Elle m’a demandé de venir,
Mais je n’ai pu m’y consentir.
Je l’ai frôlée, elle m’a caressé, on s’est amusé.
Seulement un jour, à elle, je n’ai pu me vouer.
Elle doit demander à être aimée car déchire ceux que j’ai pu admirée.
Si s’éveille en moi l’espérance,
En eux naît la souffrance.
Comment grandir si personne n’est là pour nous soutenir ?
Qui pourra bâtir les fondations de notre avenir si elle continue de tout détruire ?
Pour moi, elle a laissé tombé la faux – pourtant très attractif,
Et a préféré utiliser ses bras – beaucoup moins agressif.
Elle les a enroulés autour de moi, espérant me faire ressentir l’effroi.
En colère contre mon choix, elle s’est retrouvée seule avec son désarroi.
Maintenant, dans le but d’être puni,
Le diamètre de son cercle s’amoindrit.
Elle m’oblige à les regarder tomber,
Pour me rendre compte que je suis ciblée.
Bientôt s’exhausseront ses désirs,
Je serai la raison de son plaisir.
Dans ses bras, lovée, mon corps abandonné,
Je suis quand même honorée, face à ses tentatives acharnées.
Car, pouvant avoir n’importe qui,
C’est moi qu’elle a choisi.
Je suis l’élue.
Ceux qui existaient ne comptent plus.
La Mort II, Eric O’B.
Photographies by May Bucilliat